Véronique CEREZO

Qui êtes-vous ? Quels sont votre parcours et votre métier ?

Diplômée de l’École Nationale des Travaux Publics de l’État, j’ai nourri mon intérêt pour la recherche en réalisant un doctorat dans le domaine des matériaux. Ma thèse portait sur l’optimisation des propriétés mécaniques, acoustiques et thermiques des matériaux de construction réalisés à partir de chanvre. Une fois docteure, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le CETE de Lyon (devenu CEREMA) pour travailler sur les questions de sécurité des infrastructures routières et de performances des matériaux de chaussée (adhérence et résistance au roulement).

Ma méthodologie de recherche peut se résumer en trois mots : observer, comprendre et modéliser. Il est impossible pour moi de dissocier le terrain d’étude, du travail bibliographique ou rédactionnel. Les deux sont intimement liés.

Après 9 années passées au CETE de Lyon, j’ai rejoint en 2012 l’Ifsttar1/typo3/ qui est devenue en janvier 2020 l’Université Gustave Eiffel. Depuis 5 ans, je suis en charge de la direction du Laboratoire Environnement, Aménagement, Sécurité et Eco-conception(EASE), basé sur le campus de Nantes. J’ai toujours souhaité, même à des postes de direction, qui sont plus orientés sur la stratégie, la gestion et le management, garder un lien avec le cœur du sujet : la recherche. Il est primordial, selon moi, d’avoir connaissance des problématiques de terrain pour mieux comprendre et accompagner les équipes.

Dans une volonté de challenge, tant personnel que professionnel, j’ai rejoint la direction du campus de l’Université Gustave Eiffel de Lyon. J’assure depuis début 2021, le rôle de directrice. L’opportunité de participer à l’aventure de cette nouvelle université m’a été donnée et je l’ai saisie ! Avec les équipes locales, je vais m’investir pour que cette nouvelle université soit identifiée comme un acteur clé, tant à l’échelle locale que nationale.

Quel est votre rôle dans ENA ? Qu’attendez-vous d’ENA ?

Nous travaillons avec mon équipe sur le développement d’un modèle d’estimation embarqué de l’adhérence des pneus du véhicule autonome. L’objectif est de prendre en compte ces informations selon différentes conditions environnementales (sur routes mouillées notamment) afin de définir en temps réel, donc le plus précisément possible, le délai de freinage. Nous travaillons de notre côté sur les pistes d’essais de Nantes/typo3/, pour estimer la sécurité des navettes qui seront déployées sur les territoires. Nous transposons, en quelque sorte, les recherches antérieures réalisées sur les véhicules légers, aux véhicules autonomes.

J’espère, en participant à cette grande aventure, que nous pourrons aider les constructeurs sur la question de la montée en vitesse des véhicules en toute sécurité. Ce paramètre est selon moi, une obligation pour que l’on puisse proposer une offre adéquate aux futurs usagers.

 

Quelle sera, pour vous, la mobilité de demain ?

La mobilité de demain, je la vois multimodale et connectée. Elle devra également, répondre aux besoins des usagers et aux éventuelles problématiques des territoires concernés. Les navettes autonomes peuvent, selon moi, remplir l’ensemble de ces critères.

Cette nouvelle technologie permettra aux territoires qui ne sont peu voire pas desservis et où il est difficile de construire de nouvelles infrastructures, de proposer une offre de mobilité adaptée. En particulier, les navettes autonomes pourraient être une alternative pour des populations captives comme les personnes âgées ou les personnes sans permis de conduire.

      

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1Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux, organisme fondateur de l’Université Gustave Eiffel