Pierre MEDARD-COLLIARD

Qui êtes-vous ? Quels sont votre parcours et votre métier ?

J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en transport et aménagement urbain, au sein de l’École Nationale des Travaux Publics de l’État en 2018. Les différents projets soutenus en tant qu’étudiant ont nourri mon intérêt et ma curiosité pour la mobilité du futur. De plus, mon attrait pour l’informatique et les nouvelles technologies m’a poussé à me questionner sur les nouvelles formes d’intelligences artificielles qui bouleverseront certainement la mobilité de demain.

À cette époque, je me questionnais sur mon avenir professionnel : dois-je faire une carrière dans la recherche ou rejoindre le monde de l’industrie ? Mes stages m’ont aidé à me positionner. Le premier, réalisé à Edimbourg m’a permis, outre de perfectionner mon anglais, de plonger dans le monde de la recherche. Au sein d’un laboratoire pluridisciplinaire, j’ai travaillé sur l’étude de l’activité cérébrale des conducteurs de poids lourds, en mesurant notamment leurs électroencéphalogrammes. Le second, au sein d’une start-up lyonnaise, m’a donné l’opportunité de me frotter à des projets futuristes sur les nouveaux modes de transport.

Ces expériences ont conforté mes choix. En effet, je suis depuis bientôt 2 ans, chef de projet pour le volet véhicules autonomes, au sein de l’entreprise familiale lyonnaise Berthelet. Je pilote différents projets impliquant cette nouvelle technologie, dont le projet ENA.

Quel est votre rôle dans ENA ? Qu’attendez-vous d’ENA ?

Dans le cadre d’ENA, je suis en charge du pilotage des expérimentations dont Berthelet est l’opérateur. En effet, sur Sophia Antipolis et Cœur de Brenne, nous assurons l’exploitation des navettes autonomes. En accord avec les collectivités locales, nous définissons notamment le trajet emprunté ou encore les horaires de passage. Nous mettons également à disposition, du personnel pour assurer l’opération des véhicules au quotidien.

Nous ne sommes pas novices dans l’exploitation de ce nouveau mode de transport. Nous souhaitons donc apporter au consortium, nos connaissances et notre expertise, acquises au cours des dernières années. Notre société est en pleine mutation et nos solutions de transport sont amenées à se diversifier. Notre implication dans un projet d’envergure nationale, comme ENA, nous permettra de participer à la production des savoirs de demain sur la thématique de la mobilité. En contribuant à des projets d’expérimentations aux côtés de grandes entreprises, d’universités et de laboratoires, nous affirmons notre volonté de faire partie du secteur porteur des nouvelles mobilités. Nous souhaitons prendre part à l’acceptation sociale de cette nouvelle technologie autonome.

Quelle sera, pour vous, la mobilité de demain ?

Avant toute chose, j’espère que nous pourrons rapidement privilégier les modes de transport doux et partagés, et nous passer progressivement des énergies fossiles, pour aller vers des énergies peu, voire non-polluantes. La mobilité de demain se devra également d’être accessible à tous, que ce soit par sa possible gratuité ou son omniprésence sur les territoires, qu’ils soient urbains, péri-urbains ou même ruraux. 

Je suis convaincu que l’arrivée progressive de l’intelligence artificielle dans notre quotidien va nous aider à répondre aux mutations sociales actuelles et futures. Dans ce contexte, le véhicule autonome sera certainement l’une des solutions utilisées pour répondre aux besoins de mobilité émergents.