Elodie CHATEAUROUX

Qui êtes-vous ? Quels sont votre parcours et votre métier ?

J’ai toujours voulu travailler dans le domaine de l’innovation et de la recherche et développement. Après une formation d’ingénieure en mécanique réalisée à l’INSA de Lyon, j’ai souhaité m’orienter dans la recherche. J’ai réalisé ma thèse en ergonomie des transports au sein du Laboratoire de Biomécanique et Mécanique des Chocs de l’Université Gustave Eiffel à Bron. Mon sujet d’étude portait sur l’analyse du mouvement d'accessibilité au poste de conduite d'une automobile, en vue de la simulation, en s’attachant au cas particulier des personnes âgées.

Au cours de cette thèse, j’ai pu me familiariser avec l’expérimentation pour le milieu de l’automobile. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de collaborer au projet Transpolis, avant qu’il ne sorte de terre, en participant à la définition des pistes d’essais et j’ai intégré cette société où je travaille depuis 2011. Je suis maintenant cheffe de projet et je gère, entre autres, des projets d’expérimentation des navettes autonomes.

Quel est votre rôle dans ENA ? Qu’attendez-vous d’ENA ?

Nous partageons avec l’ensemble des partenaires du projet ENA un intérêt commun, celui de faire avancer le bien commun et les connaissances sur les navettes autonomes. De notre côté à Transpolis, nous souhaitons prouver que le véhicule autonome est complétement sécuritaire et sûr, pour qu’il puisse être homologué, condition nécessaire pour le faire circuler à grande échelle.

Les nombreux tests réalisés dans le cadre du projet ENA, nous permettront d’alimenter une base de données de scénarios et de méthodes d’analyses propres aux véhicules autonomes. Avec ce projet, nos méthodes, compétences et connaissances sur le sujet vont se renforcer et s’affirmer.

Au cours des prochaines années, nous avons une belle équation à résoudre. Celle de faire cohabiter des véhicules autonomes et des Hommes qui ajoutèrent un facteur d’imprévisibilité parfois difficile à appréhender au travers des scénarios de tests.

Quelle sera, pour vous, la mobilité de demain ?

Selon moi, l’usage du véhicule autonome se développera obligatoirement dans le futur, avant tout pour des questions de sécurité routière. En effet, l’erreur humaine est encore trop souvent la cause d’accidents. Mais cette autonomisation des transports n’est pas pour demain. Plusieurs étapes se succéderont avant. La première sera sensiblement un passage aux transports en commun automatisés, où il sera possible de maîtriser le parcours du véhicule. À beaucoup plus longs termes, la voiture conduite par l’Homme sera relayée au statut de sport, au même titre que le cheval que nous n’utilisons plus comme moyen de transport depuis fort longtemps.